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Dicton: "L'efficacité ne s'apprécie guère par l'art martial en lui-même, mais par la qualité même du pratiquant. Tous les arts ont une finalité d'efficacité, c'est le pratiquant qui est, à la base, inefficace..."

 

Kalaripayat

 

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Le chemin du champ de bataille  :
 

Historique

Le Kalaripayat ("Chemin du champ de bataille" ou "Lieu de pratique de la maîtrise du mouvement"), qu'on trouve également orthographié Kalaripayit, Kalaripayattu ou Kalaripayatum, est un art martial originaire de l'état du Kérala, à l'extrême sud-ouest de l'Inde. Selon la légende, le sage Parashûrama, l'un des avatars de Vishnu, créa la terre du Kerala ; pour protéger son peuple et veiller à son évolution, il enseigna l'art du kalaripayat à 21 gurus afin d'ouvrir les hommes à la voie spirituelle.

Une autre légende assure que Shiva et Shakthi transmirent le style du nord ou Thekkan à deux disciples qui le répandirent dans le Kerala, alors que le style du sud ou Vadakkan fut créé par Maharishi Agasthya.

Les plus vieux documents relatifs au Kalaripayat dateraient de 200 av. J.-C. ; ils ont été gravés sur des feuilles de palme, puis enduits de suie noire. Certaines techniques remontent au 4e siècle ap. J.-C., tandis que la forme actuellement pratiquée date du 12e siècle. Devenu partie intégrante de l'éducation des jeunes Nair (garçons et filles), caste guerrière du Kerala, sa pratique fut un temps interdite, en 1733 sous le règne des Anglais.

Le Kalaripayat rassemble tous les éléments du Dhanurveda (l'ancienne science indienne de la guerre) et de l'Ayurveda (la science de la médecine). L'observation des bêtes sauvages du Kérala donna naissance aux asata vadivu, les huit styles d'animaux à huit techniques de défense et d'attaque à mains nues. C'est le style le plus ancien du Kalaripayat, de lui découle toutes les autres formes de cet art.

Les Kshatryas, des guerriers hindous du sud, avaient inclus les techniques du kalaripayat dans l'éducation de leurs princes. L'un d'eux, Thacholi Uthenen, aurait été capable selon les légendes de trancher net avec son urimi une feuille d'arbre collée sur le ventre d'un jeune garçon... 

 

 

Styles

On peut faire une distinction entre les styles du Kerala du nord (Vadakkan), pratiqués surtout par les Nayars de langue malayalam, et ceux du sud (Thekkan), pratiqués par les Tamouls. Les styles du nord sont plus longs, tendus, avec des coups de pieds hauts et des postures très ramassées. Les styles du sud sont plus courts, plus circulaires, plus durs ; ils donnent plus d'importance au combat à mains nues.

Le style du dieu Shiva, le Pillai Thangi (Pillathangi), est composé de mouvements linéaires et agressifs ; il représente l'aspect masculin. A l'inverse, le style de Shakthi, le Swaroopa ou Arapu Kai, symbolise la féminité, avec des mouvements plus circulaires et plus doux.

Parmi ces autres styles, on trouve  les suivants : Dronapalli, Odimurisseri, Valla Batta, Madhya Keralam, Kadathanadan, Malanadan, Adi Khai Pidutham...

Le Thulunadan est un style de Kalari Payatt pratiqué au M.K.G. Kalari Sangam, un centre d'enseignement situé à Thalassery, dans le district de Kannur (état du Kerala).

 

Technique

Dans les styles du nord, l'enseignement suit la progression suivantes :

  • Meythari (Maithari) : ensemble d'exercices de conditionnement du corps, exécutés au rythme du chant de l'asan (maître) ou guru (instructeur). Il se compose de 12 Payattu, des séquences de mouvements de base (Meitolil) incluant des postures (Vativu ou Vadivu), des déplacements (Cuvadu ou Chuvadu), des coups de pieds (Kaletupp ou Kaal Ettuppu) et des sauts. Les postures, généralement au nombre de huit, sont désignées d'après des noms d'animaux : cheval (aswavativu), serpent (sarpavativu), coq (kukkudavadivu), éléphant (gajvativu), lion (simhavativu), chat (maarjaravativu), poisson (matsyavativu) et sanglier (varahavativu) ; on trouve parfois le paon, mayuravadivu. En pratiquant le Maithari, l'élève récite le vaithari, qui décrit chaque mouvement.
  • Meippayat (Meiirakkom) : combinaison de postures et d'exercices de jambes sous forme de séquences dynamiques. Après avoir appris les quatre premières séquences du meippayat, l'élève apprend à manier les armes.
  • Kolthari : entraînement au maniement des armes en bois : kettukari, cheruvadi, ottakkol.
  • Verum Kaythatri (Verum Kai) : le combat à mains nues contre un adversaire armé. Les techniques principales sont ozhivukal (saut), irrakkam (pas en arrière), kayattam (pas en avant), thada (blocage), pidutham (saisie) et l'attaque des points vitaux.
  • Ankhatari : le combat armé.
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Le combat armé précède parfois le combat à mains nues.

Les styles du sud se caractérisent par :

  • 64 coups et clés offensifs (Adimura), qui incluent les techniques Adimura, Thattumura, Pidimura, Marmamura, Marma Adi.
  • 84 mouvements : Ankachery Chuvadu (16), Balivazhi Chuvadu (18), Ankamvettu Chuvadu (12), Nalani (16), Karinada Chuvadu (8), Cheena Adi (6 - style de l'ivrogne) et Thattu Marma Chuvadu (8), qui incluent Nerchuvadu, Pirivu Chuvadu, Vattachuvadu, Charivu, Chuvadu, Ottachuvadu, Ozhivuchuvadu et Pachavarnachuvadu.

Les techniques à mains nues sont parfois nommées Suvasus ; on les répète à l'est, l'ouest, le nord et le sud, et doivent être maîtrisées par le novice avant qu'il puisse passer au maniement des armes.

En Thulunadan Payatt, l'accent est mis sur les Vadivu, les Chuvadu, le Thayam (attendre l'opportunité d'attaquer) et le Thancham (utiliser cette opportunité).

On utilise un arsenal plutôt vaste :

  • Cheruvati : bâton massif d'un mètre de long au plus
  • Kattaram : dague
  • Kettukari : canne en bambou de la taille de l'utilisateur
  • Kuntham : lance
  • Madi : deux cornes de sambal (sorte de cerf) attachées ensemble, utilisées pour neutraliser l'adversaire en piquant les nerfs, ce qui entraîne paralysie ou mort
  • Otta (ou Ottakkol, "bâton otta") : manche de bois dur en forme de trompe d'éléphant, long de 36 à 48 cm, se terminant en pointe et dont on se sert pour attaquer les points vitaux du corps
  • Silambam : bâton de bois très dur
  • Urimi (Urumi) : épée-fouet s'enroulant autour de la ceinture ou tenue en serpentin dans la main, qui est composée d'une seule lame (elle ressemble alors à une épée flexible) ou de trois lames de 3 cm de large et de 2 m de long, et qu'on utilise comme un fouet
  • Valum Palichayum : sabre et bouclier
  • Viada : massue

Les armes possèdent chacune douze séries d'exercices, sauf l'otta qui en a dix-huit.  Le Puliyankappattu (Puliyankom, "combat du léopard") est une méthode de combat à l'épée et au bouclier, l'Agnipurana, une méthode en douze points d'attaque et de défense à l'épée, le Marapititcha Kuntham, une méthode de combat lance contre épée. Il existe aussi des techniques de défense contre les armes, comme le Kathiyum Thalayum (la cape et le poignard), qui consiste à repousser une attaque au couteau à l'aide d'une pièce de tissu tenue entre les deux mains.

L'art de l'attaque des points vitaux (Varnam) se base sur les Marma sutras ("chants sacrés"), des écrits sur feuilles de palme qui passent aux initiés de génération en génération, et qui décrivent en détail la localisation exacte des 108 points vitaux du corps humain (Marmam), ainsi que les symptômes qu'entraîne leur attaque (douleur violente, paralysie ou même mort pour douze d'entre eux) et les centres nerveux à stimuler pour tenter de ramener la victime à la vie. Ainsi, le Thilaka varnam, entre les deux yeux, un demi centimètre au-dessous des sourcils (le 3e oeil indien), dont l'attaque provoque un flot de sang par la bouche. Les sutras consacrent également de nombreuses pages aux qualités requises pour devenir un varami ou "maître du varnam" : abolition de l'égo, contrôle absolu de la colère, tranquilité de l'esprit. Le vrai maître ne doit jamais utiliser son art à des fins personnelles. Il doit toujours essayer de pacifier son agresseur, et ne doit surtout transmettre sa science qu'aux disciples dont l'honnêteté et la sincérité ont été prouvées et qui sont déjà passés par tous les stades des techniques du kalaripayat.

Les techniques de concentration, de méditation et de respiration, en un mot l'entraînement mental, ne sont transmises que du gurukal (instructeur supérieur) au guru (instructeur). Le Pranayama ou science de la respiration indienne et les Asanas ou techniques du hata-yoga ont une place importante dans le kalaripayat, car la respiration contrôlée amène la maîtrise de soi-même et les asanas, une plus grande souplesse et la connaissance du corps. Les asans sont d'ailleurs souvent des docteurs de villages. Le Kalari Chikilsa couvre l'aspect médicinal du Kalaripayat.

Il existe également des techniques légendaires. Le Kokkukarma est un regard terrible, capable d'arrêter un adversaire. Il existerait une technique similaire, utilisant cette fois le cri pour immobiliser l'attaquant. L'Uruloy est l'étranglement au moyen de la serviette que les Kéralais portent sur l'épaule pour s'éponger le corps. Un grain de riz ou de gros sel, projeté sur un point précis du corps de l'agresseur, mettrait celui-ci hors de combat...

Avant l'entraînement pour assouplir le corps et après l'entraînement pour le détendre, l'uzhichil est un massage pratiqué par le maître sur ses élèves, soit avec les mains, soit avec les pieds (le maître se suspend pour cela à deux cordes). Il existe trois formes de massage : Sukha Thirummu pour la relaxation, Raksha Thirummu pour la fortification du corps, et Katcha Thirummu pour sa flexibilité. L'huile utilisée est à base de gingembre et de noix de coco. Ce massage peut être également annuel ; il est alors exercé par le maître sur ses élèves à l'aide de ses pieds. D'une durée de 7 à 14 jours au cours de la période de mousson, il vise à augmenter la flexibilité des muscles et des articulations, à stimuler la circulation et à fortifier le système nerveux.

 

 

Cérémonial

Au nord, l'entraînement se fait souvent à l'intérieur d'un bâtiment, alors que dans le sud il se pratique à l'extérieur, dans une fosse ou sous les arbres.

A l'origine chaque grande famille hindoue possédait son gymnase ou kalari. Il n'était pas réservé uniquement à l'éducation martiale ou payat, mais également à diverses autres activités visant aussi bien au développement de l'esprit qu'à celui du corps. Chaque kalari était placé sous la direction d'un guru, qui jouait un rôle essentiel au sein de la communauté ; il y supervisait notamment les duels qui permettaient de régler les conflits. Il existerait cinq types de kalari : kurum kalari pour l'entraînement à la guérilla, anka kalari pour les duels, cheru kalari pour la médecine, kodum kalari pour la méditation et la science des marman et kuzhi kalari pour la pratique.

Le kalari est délimité avec précision ; sa largeur est toujours le double de sa longueur (18,32,43 ou encore 52 pieds de long). La terre peut être creusée jusqu'à deux mètres de profondeur pour plus de fraîcheur, le sol est recouvert d'une fine couche de bouse de vache. Les hauts murs qui entourent l'enceinte supportent un toit fait de bambous et de feuilles de noix de coco, et consacré par un prêtre à Kali, la déesse de la guerre, de la droiture et du courage.

L'entrée dans le kalari est située dans le mur orienté à l'Est. L'élève y pénètre toujours avec le pied droit, touche le sol et porte la main à son front en signe de vénération pour la terre sacrée. Il se rend directement au poothara, un autel situé dans le coin sud-ouest où sont assemblées au milieu de fleurs toutes les armes placées sous la protection de la déesse du lieu, et au guruthara, l'endroit où brûle une lampe à huile en l'honneur des gurus du kalari. C'est également là que le guru reçoit les dons de ses élèves lors de leur initiation, le jour du Vijaya Dashami.

L'élève salue l'image de la déesse puis celle des maîtres du passé, et touche les pieds de l'asan en signe de respect. Dans d'autres écoles, il vient d'abord toucher les pieds du maître avec ses mains avant de les porter à son front, puis va se purifier par l'eau et par le feu devant différents autels qui représentent des divinités hindoues.

A l'entraînement les pratiquants portent le koopeenam, vêtement traditionnel en forme de T. Après s'être massé le corps avec de l'huile, l'élève enfile un autre vêtement, le katcha, chargé de soutenir les groupes musculaires centraux. Il attache pour cela l'une de ses extrémités à un pilier et exécute une série de mouvements nommés katcha kettal, qui sont également destinés à assouplir le corps.

L'entraînement ne peut débuter qu'après l'exécution rituelle d'une sorte de danse de guerre, la poothara thozal, destinée à prouver son obéissance envers la déesse.

    
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