La branche japonaise du Karate
Goju Ryu :
Historique
Le Goju-ryu est issu du Naha-Te, ou Shorei-Ryu, qui se divisait autrefois en
deux tendances : Ason et Waishingzan. La branche Ason s'est éteinte. Waishingzan,
un Okinawaien d'origine chinoise, eut pour élève Kanryo Higaonna (1840 ou 1853 -
1915 ou 1916), qui avait auparavant étudié le Shuri-Te avec Sokon Matsumura,
puis, de 1870 à 1887, certains styles chinois (Wing Chun, Tang Lang, Bai Hao,
Tai Chi) sous la direction du maître Woo Lu Chin du Fukien. De retour à Okinawa,
il enseigne à Naha, et donne à son style le nom de Naha-Te (qu'utilisait
également Ason) .
Kanryo Higaonna eut pour disciple interne Juhatsu Kyoda et pour disciple externe
Chojun Miyagi (1888 Naha - 1953), qui pris la succession d'Higaonna en 1917, à
son retour d'un voyage d'étude en Chine. C'est Chojun Miyagi qui adopta en 1929
le mot Go-ju-Ryu ("école de la force et de la souplesse") pour désigner son
école. En 1952, il fonda l'association Goju-Ryu Shinko-Kai.
En 1932 Chojun Miyagi rencontra à Tokyo Gogen Yamagushi (1909-1989), un
pratiquant de Karate, qui devint son élève. Il en fit son représentant unique
pour le Japon, où Gogen Yamagushi fonda la Nihon Karate Goju-Kai, la branche
japonaise du Goju-Ryu. Chojun Miyagi témoigna peu avant sa mort de l'apport
considérable de Gogen Yamagushi au Goju-Ryu, rôle dont certains maîtres
okinawaiens ont par la suite essayé de diminuer l'importance.
En 1953, Seikichi Toguchi, un élève de Chojun Miyagi, fonde à Koza City le
Shorei-Kan, au sein duquel il apporte des modifications sensibles à la pratique
du Goju-Ryu : il classifie les techniques, les katas et les formes
d'entraînement, crée de nouveaux katas, met au point le Daruma-Taiso (exercice
gymnique basé sur la respiration), élabore de nouvelles formes de bunkai-kumite,
intègre les katas exécutés en musique, et teste un système de compétition
utilisant des protections anatomiques élaborées.
En 1957, Miyazato Eiichi, pratiquant de Judo et de Goju-Ryu sous la tutelle de
Miyagi Chojun, fonda à Naha son propre dojo, le Jundo-Kan ("Temple de la voie de
la fidélité"), nom qui peut désigner également la méthode même qu'il y
enseignait.
Technique
Le Goju-ryu est fortement influencé par les méthodes du sud de la Chine : mêmes
concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne. Les
postures sont stables et puissantes (sanchin dachi est la plus caractéristique
du style), les coups de pieds bas uniquement (essentiellement mae-geri et
yoko-geri), la respiration ventrale sonore, les déplacements courts et en
demi-cercles.
L'enseignement de Chojun Miyagi se divisait en quatre points principaux :
- Tee chikate mani : la pratique des katas classiques
- Kumite : il n'y avait pas de combat libre, mais des applications à deux d'un
kata (bunkai kumite)
- Te tochimani : exercices de combat pré-arrangés exécutés avec partenaire
- Ikukumi : combat entre deux élèves, où le plus gradé se contente de bloquer ou
d'esquiver sans contre-attaquer.
Les écoles okinawaiennes de Goju-Ryu enseignent la pratique du Kigu hojo
undo, un ensemble d'exercices de musculation spécifique exécutés avec les
instruments suivants : chishi (haltère court), kyukan (haltère long), tetsuwa
(deux petits anneaux de fer), kongoken (anneau de fer), kami (jarre), sashi
(pierre en cadenas).
Les katas enseignés par Seikichi Toguchi se divisent en trois groupes :
- Les katas de base (ki-hon-kata) : Sanchin, Tensho
- Les katas classiques (koryu-kata) : Saifa, Seienchin, Seisan, Seipai,
Shisochin, Sanseiru, Kururunfa, Suparinpei
- Les nouveaux katas (fukyu-kata) : Gekisai-Dai-Ichi, Gekisai-Dai-Ni,
Gekisai-Dai-San, Gekiha-Dai-Ichi, Gekiha-Dai-Hi, Kakuha-Dai-Ichi, Kakuha-Dai-Ni,
Hakutsuru-No-Mai.
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