Imprégné d'une forte influence
chinoise, notamment dans le travail de renforcement musculaire :
Historique
Le fondateur de ce style est Kanbun Uechi (1877-1948),
un okinawaïen qu'on dit être allé s'entraîner à la fin du 19e siècle à l'école
Kugusku, en Chine, où enseignait l'okinawaïen Koho Kojo. Kanbun étudia ensuite
un style de Quan fa avec Chou-tzu-ho (Zhou Zihe, Shu Shi Wa) à Fuzhou, la
capitale de la province chinoise du Fukien, de 1897 à 1910. On nommait alors ce
style Pangai Noon ("mi-dur, mi-souple"), basé sur les boxes du tigre, du dragon
et de la grue, dans lequel on utilisait surtout la main ouverte (paume, pique)
ou le poing à une phalange. Kanbun Uechi ouvrit par la suite un dojo à Nansoue
en Chine, où il enseigna pendant trois avant de rentrer à Okinawa. Il attendra
1928 pour enseigner de nouveau, à Wakayama au Japon, jusqu'en 1947. En 1942, l'okinawaien
Ryuko Tomoyose construisit pour Kanei Uechi (le fils de Kanbun) un dojo à
Okinawa, à Ginowan, qui devint plus tard le centre mondial du style. Kanbun
Uechi, qui nommait son style Pangai Noo Karate Jutsu, le rebâptisa Uechi-Ryu en
1945.
Dans les années 1950, le moine Otomo Ryusho créa à Okinawa le Mushindo-Ryu
("école de la voie du non mental"), issu de l'Uechi-Ryu et de divers styles de
boxe chinoise.
Technique
L'Uechi-ryu a conservé sa saveur chinoise d'origine, dans ses techniques comme
dans la culture du dojo. C'est un style mi-dur, mi-doux, très similaire à
certains arts de Chine du Sud tels que la Grue du Fukien (telle qu'elle est
encore pratiquée dans la communauté chinoise de Malaisie), l'Aigle Doré de
Taïwan, ou même le Wing Chun.
Le conditionnement du corps tient une place importante dans l'entraînement (on
utilise pour cela le makiwara et les sacs de sable, ainsi que tout un ensemble
d'outils spécifiques pour la musculation : jarres, haltères...), ainsi que le
travail interne, qui inclue des exercices de respiration contrôlée et de tension
du corps similaires à ceux du Qigong chinois. Le maître teste la solidité de son
élève en le frappant en des points précis lorsque celui-ci exécute le kata
Sanchin. Le durcissement des avants-bras, ou Kote-kitae, se pratique avec un
partenaire, face à face en position sanchin, en frappant du poing les
avants-bras de l'autre. Le Tame-shiwari est un test de casse.
L'accent est mis sur les blocages circulaires (Hirate-mawashi-uke), les coups de
pied bas brisants (le Tsuma tsuki-geri est une attaque donnée avec la pointe des
orteils), le combat au corps à corps (saisies, clés, projections, balayages), et
les attaques courtes et rapides. Deux caractéristiques de ce style sont le
Boshiken, une attaque avec le pouce plié dépassant de la main ouverte, et le
Shoken, une attaque avec l'index dépassant du poing.
Katas :
Le fondateur n'enseignait que trois katas : sanchin, seisan et sanseryu. Son
fils Kanei en ajouta cinq autres. La liste complète est la suivante :
- Sanchin : kata qui s'exécute à main ouverte, où la respiration tient une place
primordiale et qui vise à renforcer la musculature
- Kanshiwa
- Konshu (Kanshu)
- Seichin (Sechin)
- Seisan
- Seirui (Seryu)
- Konchin (Kanchin)
- Sanseirui (Sanseryu)
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